• Avec un peu de recul, comment analyser ce qui s'est passé sur le Tour 2008 ?

     

    Par rapport à mes attentes (cf mon article de début Juillet)

     

    1 - Lutte anti dopage : Il y a eu des "affaires". Des tricheurs ont été débusqués et pas des moindres, dont RICCO qui se croyait intouchable avec la CERA, non détectée sur le GIRO où il a brillé avec son pôte PIEPOLI. Exit ! Au plaisir de ne plus vous revoir !

    Donc, ça marche, et on a constaté que les coureurs avaient de temps en temps, dans les moments forts de la course, grand besoin de reprendre haleine.

     

    2 - Les Espoirs : Confirmation, des CAVENDISH, Andy SCHLECK, KREUSIGER, NIBALI, mais déception pour RICCO et TROFIMOV qui a fait un gros début de saison et qui a abandonné prématurément pour préparer l'épreuve de VTT des Jeux Olympiques.

    Les Espoirs Français : FEILLU a confirmé (maillot jaune) , mais m'a déçu ensuite. La veille de son abandon, il était échappé avec 2 autres coureurs et il s'obstinait à tirer un braquet énorme qui lui coûtait une débauche de force et d'énergie. Sanction : abandon le lendemain, sans force. J'espère que ses proches sauront le conseiller sur ce point;

    Mention bien pour notre Ingénieur/Coureur Jérémy ROY, vu à son avantage à 2 reprises.

    Pour Rémi DI GREGORIO je reste franchement sur ma faim. On annonce depuis plusieurs années ce garçon comme un futur grand grimpeur, et on ne l'a jamais vu à la bagarre dans les cols, devant avec les meilleurs. Il a fait une grande échappée (suicide ?) dans le Tourmalet et s'est effondré ensuite dans Hautacam. Pourquoi n'a-t-il pas gardé ses forces pour se mesurer aux favoris dans le final d'Hautacam ?

     

    3 - Les résultats des Français : conformes à mes attentes. Trois victoires d'étapes, DUMOULIN, DESSEL, CHAVANEL, la plus belle étant pour moi celle de DESSEL, acquise après une superbe étape de montagne et une belle dernière ascension dans la Bonette Restefond.

    CHAVANEL me laisse aussi sur ma faim. Jamais à la bagarre avec "les gros". Toujours lancé dans des échappées suicide, dont la réussite ne dépend à 80% que de la volonté du peloton.

     

    Belle perf d'Amaël MOINARD, 15ième derrière Sandy CASAR. Il a révélé de bonnes qualités de coureur du Tour. Il est encore jeune (26 je crois).

     

    4 - Alejandro VALVERDE : Coureur exceptionnel, mais il  a confirmé ce que j'ai dit au sujet de ses limites sur le Tour : il pédale trop en force dans les cols. Son coup de pédale n'est pas assez fluide et économique et un jour ou l'autre "il passe au travers" Cela s'est produit dans le Tourmalet et il n'a jamais été en mesure de refaire son handicap.  Il faut qu'il travaille ce point; Sinon quel coureur malgré tout !

     

    La victoire du Tour : elle s'est offerte à celui qui avait la meilleure équipe. Je suis persuadé que si Cadel EVANS avait été aussi bien entouré que SASTRE il l'aurait emporté, surtout si, dans le même temps, SASTRE avait été aussi isolé qu'EVANS l'a été. 

    Pour l'image du renouveau, EVANS aurait été un beau vainqueur. SASTRE a, à son passif plusieurs années passées à la ONCE avec le sulfureux Manolo SAINZ et ensuite la coexistence avec Yvan BASSO à l'époque douteuse de la CSC.

     

    En conclusion, Tour de transition, pas de domination outrageuse d'un coureur et beau succès populaire. Le conflit avec l'UCI ne lui a pas porté atteinte. Sur le plan sportif beaucoup de suspens (6 coureurs en 1 minute à mi Tour) et cela m'a satisfait.

     


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  • Superbe sprint de Bert STEEGMANS, superbement amené par quatre de ses coéquipiers. Le jeune sprinteur de Columbia, Gérarld CIOLEK était dans la roue de STEEGMANS, idéalement placé pour gagner. Mais dans le dernier virage il a cédé sa place à Julian DEAN qui est venu "le serrer". CIOLEK s'est retrouvé à trois longueurs quand STEEGMANS a lancé son sprint, Julian DEAN étant incapable de rester dans la roue de ce dernier. Erreur de jeunesse de CIOLEK qui doit s'en mordre les doigts, car dans les 150 derniers mètres il allait plus vite que STEEGMANS.

     

    A propos de CIOLEK, je vous disais que sa coexistence avec CAVENDISH serait difficile dans la même équipe (Columbia) et qu'il serait bien pour lui de "changer d'air". Au départ de Nîmes j'ai bénéficié d'une indiscrétion : il serait sur le point de conclure un contrat avec Milram, pour remplacer l'héroïque ZABEL qui ne gagne plus et PETACCHI suspendu.

     

    A venir : mon avis sur ce Tour, les points forts, les satisfactions, les déceptions, le vainqueur...etc


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  • On pensait que CANCELLARA prendrait sa revanche aujourd'hui sur le deuxième chrono. On pensait aussi qu'EVANS récupèrerait le maillot jaune. C'est la glorieuse incertitude du sport et du cyclisme en particulier. SCHUMACHER s'est à nouveau imposé sur le CLM à CANCELLARA qui semblait pourtant avoir retrouvé ses jambes.

     

    La revanche aux JEUX OLYMPIQUES, car j'espère que Stephan SCHUMACHER sera au départ, ce que je ne sais pas aujourd'hui.

     

    Et surtout aujourd'hui, Carlos SASTRE est parvenu à faire  presque jeu égal avec Cadel EVANS, préservant ainsi l'essentiel de son avantage au Général, et donc son maillot jaune. Comment expliquer cela ? A mon avis c'est assez simple : Sastre a fait un peu mieux qu'habituellement, motivé par l'enjeu. Et EVANS par contre, émoussé par la fatigue des Alpes, où il est allé à la limite de ses forces, a fait un peu moins bien qu' habituellement. Dès le départ il avait des difficultés à amener son braquet, certainement trop important. Il était loin des 100 tours/minutes préconisés dans les CLM et qu'il respecte habituellement.

     

    Cadel EVANS a souffert cruellement du manque d'un coéquipier en haute montagne. La défaillance de POPOVITCH, recruté pour cela, a été fatale à EVANS. Si POPOVITCH avait été aux côtés d'EVANS, au moins sur la moitié de la montée de l'Alpe d'Huez et de même à Hautacam, c'est EVANS qui serait en jaune ce soir.

     

    ARMSTRONG l'avait bien compris, lui qui a toujours eu en montagne au moins un coéquipier dans les tous derniers kilomètres des ascensions.


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  • Après de multiples tentatives ces dernières années, pas toujours judicieuses, Sylvain CHAVANEL décroche sa première victoire dans le Tour de France. Victoire au terme d'une échappée avec Jérémy ROY, le jeune coureur/ ingénieurde la FDJ. A force de tenter des échappées dont la réussite ne dépend que de la volonté du peloton, il a réussi son coup aujourd'hui. Comportement bizarre du peloton qui s'est obstiné (règlements de comptes ?) à faire échouer une première échappée de 4 avec FEDRIGO, SHUMACHER, BALLAN et ? un espagnol,  et qui laisse assez facilement repartir un contre, en lui laissant prendre 5 minutes en roulant à 30 km/h pendant 1/2 heure ! Cadeau !

     

    Victoire sans éclat donc, mais méritée quand même compte tenu de son obstination. A quand  une véritable victoire à la pédale, sur un groupe de costauds, conforme à son statut de vedette ?

     

    2 réflexions à son sujet :

     

    Son départ à la Quick Step : peut être que cette mutation va provoquer chez lui ce déclic de maturité qui lui permettra d'aborder les grandes épreuves avec la volonté de combattre "dans la cour des grands" et plus dans celle des animateurs kamikazes. Ses nouveaux dirigeants sauront peut être mieux le diriger mais ils ne changeront pas sa personnalité. C'est un grand sensible et cette qualité est un handicap quand il s'agit de s'imposer aux autres en confrontation directe (en guerrier)

     

    Son refus d'aller aux Jeux Olympiques : Là je vais être clair : c'est un véritable aveu de faiblesse qui confirme ce que je dis plus haut.

    Sur ses qualités intrinsèques, c'est le meilleur coureur français, dans les 2 disciplines, le CLM et en Ligne. Il a motivé son refus ( à Laurent JALABERT qui s'en étonnait) par la crainte d'être critiqué s'il ne réalisait pas une bonne performance. (comme en 2004 à Athènes). Autre motif la polution de Pékin !! Du pur Chavanel. Le physique est là, et bien là. Vraiment dommage que sa personnalité ne suive pas. Il aurait pu être le champion que la France attend depuis Bernard HINAULT et Laurent JALABERT plus récemment. Et ça je l'ai déjà dit je crois.

     


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  • Carlos BARREDO de la Quick Step ne pouvait rien contre le colosse de la Columbia, Marcus BURGHARDT, puissant, véloce,technique parfaite. Il a multiplié les démarrages, en vain. Il a aussi beaucoup parlé à son compagnon de fugue pour lui proposer.....??...des contreparties ...?

     

    BARREDO aurait dû essayer de partir dans le dernier col de 2ième catégorie, mais ce dernier était situé à plus de 35 kms de l'arrivée. S'il l'avait laché, aurait-il tenu ensuite jusqu'à l'arrivée ? Probablement pas.

     

    En fait c'est simple, il a été battu par (beaucoup) plus fort que lui. C'est aussi simple que ça le cyclisme, quand la confrontation se résume à un duel.

     

    RAS pour le classement général. Les 2 principaux protagonistes (SASTRE/EVANS) ne doivent penser qu'à emmagasiner force physique et psychologique pour le duel décisif de Samedi dans le chrono.


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